Un monde de facteurs est à considérer avant de répondre à une question en apparence simple : cet emballage est-il recyclable ou non?
La réponse demande une analyse qui couvre large : la région où l’emballage sera disposé, sa constitution en matières premières, en additifs, en contaminants, l’ampleur de la demande, et bien d’autres particularités encore influencent son potentiel de recyclabilité.
Recyclable, qu’est-ce que ça veut dire?
Selon la norme ISO 14021, le terme « recyclable » réfère à la caractéristique d'un produit qui peut être détourné du flux de déchets par les processus et programmes disponibles. Il doit aussi être collecté, traité et retourné pour servir d’intrant.
Plusieurs types de matières, sinon toutes les matières, ont le potentiel d’être recyclées. L’enjeu : pour différentes raisons liées à la collecte, au traitement et aux marchés finaux, certaines ne le sont pas. C’est l’écart entre le recyclage technique et le recyclage réel.
Le taux de recyclage réel des matières équivaut à leur potentiel d’être utilisé comme matière première. C’est la distinction entre les termes « récupéré » (collecte) et « recyclé » (transformation). Le taux de recyclage se définit par la demande des recycleurs.
Règle générale, un produit est recyclable s’il peut être récupéré là où son utilisateur en dispose, que le degré de pureté de la matière qu’on en retire est suffisant pour fabriquer un nouveau produit et qu’un recycleur est disposé à le faire.
La région, un facteur déterminant dans l’équation
Il est essentiel de comprendre le marché où l’utilisateur disposera de son emballage. Un contenant pourrait être facilement recyclable dans certaines régions, mais aboutir au site d’enfouissement ailleurs. Les présences d’installations de récupération suffisantes et la qualité du tri sont des facteurs régionaux déterminants.
Les marchés et les clients des récupérateurs diffèrent également d’une région à l’autre. La demande pour une matière a normalement pour effet de stimuler son tri et sa vente sur le marché local. À l’inverse, certains matériaux sont facilement recyclables, mais de façon si dispendieuse qu’ils peinent à concurrencer les matières vierges.
Les « Green Guidelines », guide publié par la Federal Trade Commission (FTC), stipulent clairement qu’un emballage doit être réellement recyclé à raison d’un minimum de 60 % sur un territoire donné pour être considéré recyclable. Dans le cas contraire, il pourrait être en violation des revendications de recyclabilité et considéré comme une fausse revendication.
Favoriser la pureté de la matière
Les composantes d’un emballage influencent grandement sa recyclabilité. Les centres de récupération sont généralement équipés pour trier le carton, le papier, l’aluminium et le plastique comme le PETE. La forte demande pour ces matières augmente leurs possibilités de deuxième vie et favorise leur circulation.
Toutefois, un facteur important est à considérer : la quantité de matériaux utilisés pour fabriquer l’emballage. Un emballage monomatière, c’est-à-dire composé d’une seule matière première, se recycle généralement plus facilement.
Par exemple, une boite de carton triée et mise en ballot avec des boites semblables trouverait facilement preneur.
Les recycleurs de carton, comme Cascades, intègrent directement ces ballots de vieux carton à leurs équipements pour retransformer le carton en pâte.
Un emballage dit multimatière, composé de différents matériaux superposés, pose des défis supplémentaires. En l’absence d’une règlementation d’étiquetage normalisée, son tri s’avère plus complexe. Il incombe souvent aux recycleurs d’investir en équipements spécialisés pour séparer les différentes couches et obtenir la pureté de la matière qu’ils recherchent.
Les fibres de certains emballages peuvent parfois être séparées des autres matériaux par un processus de trituration. La repulpabilité est possible en utilisant un triturateur et des épurateurs. Cascades utilise cette méthode. Utilisatrice de carton recyclé depuis plusieurs décennies, ses procédés sont en constante évolution.
Les emballages alimentaires requièrent souvent l’ajout d’une couche protectrice pour résister à l’humidité et protéger les aliments. Des solutions de couchage recyclables, compostables et repulpables peuvent constituer des solutions de remplacement efficaces à certaines barrières plus difficiles à recycler.
L’impact des additifs et des contaminants
La présence, la nature et la quantité de contaminants et d’additifs peuvent aussi modifier le potentiel de recyclabilité d’un emballage. Colles, encres d’impression, broches, étiquettes, matériaux composites, résidus alimentaires, etc. peuvent influencer son taux de recyclabilité.
Un léger niveau de contamination n’est généralement pas un enjeu. Mais à plus haute échelle, il peut poser des défis aux recycleurs, voir nécessiter d’importants investissements de leur part. De façon générale, la pureté de la matière est un incitatif d’achat pour les recycleurs.
Des tests révélateurs
D’un point de vue technique, comment s’assurer qu’un emballage a les caractéristiques physiques pour être recyclé?
Certains tests en laboratoire, en usine et en centres de tri apportent des réponses éclairantes. Cascades détient ses propres centres de tri, des usines de fabrication et un centre de recherche et développement. Outillée pour tester la recyclabilité à même ses installations, Cascades fait bénéficier ses clients de son expertise à 360 degrés.
Pour le carton notamment, on peut évaluer la qualité des fibres récupérées par quatre tests différents en laboratoire : la force de compression et d’éclatement du papier fabriqué à partir ces fibres recyclées, la résistance à l’eau du papier et la quantité de contaminants qu’il contient.
La repulpabilité s’évalue quant à elle par la mesure du rendement des fibres, en utilisant des triturateurs et des tamis de laboratoire. Pour être considérées repulpables et ainsi être des matières premières attrayantes, 85 % des fibres doivent être récupérées.
Des microscopes et des analyseurs permettent aussi d’établir la mesure des matières collantes, couramment appelées « stickies ». Les stickies proviennent souvent des étiquettes et rubans adhésifs apposés aux boites.
On peut aussi recourir à des tests de pourcentage de rejets et à des analyses de composition des plastiques. Bref, une panoplie de tests en laboratoire s’ajoutent à ceux qui sont possibles sur le terrain : des suivis d’essai en usine et des évaluations en centres de tri, qui s’avèrent fort révélateurs du comportement d’un matériau aux étapes du tri et de la fabrication.
Experts en la matière
À la fois un fabricant, un récupérateur un recycleur, Cascades est forte de ce modèle d’affaire circulaire qui lui confère une expertise approfondie en matière de recyclabilité. Son centre de recherche et développement est doté d’équipements de pointe pour réaliser les tests à cet effet. Ses experts sont outillés et disponibles pour accompagner les clients dans le développement de produits recyclables et possèdent les connaissances du marché.