Chargé de projets sénior – Opérations,
Greenpac
En 2019, je suis arrivé à l’usine Greenpac, à Niagara Falls, par l’entremise d’une relation de sous-traitance. C’était censé être un emploi temporaire, seulement trois mois, m’ont-ils dit. Alors j’ai fait mes valises, j’ai embrassé ma femme et mon fils, qui à ce moment-là étaient restés au Mexique, et j’ai commencé mon voyage vers le Nord. Après un peu plus d’un an – une année de COVID-19 –, j’étais toujours là. J’aimais beaucoup mon travail, je me faisais de nouveaux ami(e)s, je découvrais plein de choses sur les autres et sur moi-même, mais ma famille me manquait. Heureusement, on m’a finalement offert un poste stable chez Greenpac, ce qui m’a permis de faire venir ma famille, et c’est là que le véritable voyage a commencé.
Il me fallait prendre des décisions, et encore des décisions. D’un côté, nous avions nos vies au Mexique, nos emplois, notre propre entreprise pour laquelle nous avons travaillé si dur pendant des années, sans oublier notre maison, nos ami(e)s et notre famille. Mais d’un autre côté, nous avions la possibilité de déménager aux États-Unis et de découvrir une culture différente, de nous faire de nouveaux ami(e)s et de voir de nouveaux endroits, d’apprendre de nouvelles façons de faire et de passer plus de temps de qualité avec notre fils.
Au Mexique, les familles se réunissent souvent la fin de semaine, et la nôtre ne faisait pas exception à la règle. D’une manière ou d’une autre, les grands-mères s’arrangeaient pour que ça se fasse, et il était facile de réunir de dix à vingt parents et ami(e)s autour du grill, avec une glacière remplie de boissons gazeuses et de bière pour profiter de l’été à longueur d’année. On se réunissait parfois pour regarder un match de football, parfois pour un anniversaire, mais la plupart du temps, c’était simplement pour se retrouver en bonne compagnie, et entendre les mêmes blagues et histoires encore et encore. D’ailleurs, c’est ce qui nous manquait ici au début.
L’un des souvenirs que je garde de mon séjour aux États-Unis, c’est le premier « Día de Reyes » avec nos nouveaux amis. C’était remarquable parce que ce jour-là, la tradition veut que l’on se pour manger « la rosca », un pain sucré, cuit en forme de couronne et décoré de fruits et de sucreries pour ressembler aux couronnes des rois mages qui sont allés rendre visite à l’Enfant Jésus pour lui offrir des cadeaux après sa naissance. Le problème est que ce pain, qui fait partie de la tradition, contient une figurine en plastique d’un pouce d’épaisseur qui représente l’Enfant Jésus. Il était donc intéressant de devoir avertir nos amis qu’ils devaient faire attention en mangeant leur tranche de pain, car une figurine en plastique pouvait être dissimulée à l’intérieur.
Un autre fait amusant est l’engouement qu’a suscité le « Happy Cinco de Mayo » (Joyeux Cinq mai). Ce jour-là, beaucoup de gens fêtaient et applaudissaient pour moi. C’était très amusant, parce qu’au Mexique, même si nous célébrons ce jour de commémoration, il n’y a pas de fête importante, car c’est le jour de l’indépendance du Mexique, qui tombe le 16 septembre. Une autre fois, les gens m’ont demandé si je pouvais cuisiner des « chimichangas », mais ce plat n’est pas du Mexique... Je crois que c’est un plat originaire du Texas, mais les gens ne le savent pas.
En vivant ce genre d’expériences, j’ai réalisé qu’il y a beaucoup de choses que je peux montrer à ma nouvelle communauté à propos de mon pays, et aussi que je peux apprendre beaucoup de choses des autres cultures.
Je mentirais si je disais que la transition s’est faite en douceur, mais nos traditions familiales et notre culture conviviale nous ont énormément aidés.
Chaque jour à Greenpac, j’ai le plaisir de faire partie d’une équipe très internationale avec tous mes collègues du Canada, de l’Inde, du Pakistan, des Philippines, de la Suède et des États-Unis. Grâce à ces personnes talentueuses qui travaillent de manière très collaborative et stratégique, chaque moment devient une expérience formidable. Cet échange constant de cultures, de connaissances, de compétences, de gastronomie, de confiance et de bonnes vibrations m’a permis d’évoluer en tant que personne d’une manière que je n’aurais jamais imaginée. Je suis très enthousiaste parce qu’il y a tellement d’autres choses à apprendre les uns des autres à l’usine.
Maintenant, après avoir passé un an ici avec ma famille, nous avons développé un sentiment d’appartenance et avons réalisé que nous étions chez nous, enfin. Nous avons hâte de passer la fin de semaine avec nos amis pour parler des bêtises que les enfants ont faites pendant la semaine ou du temps qu’il fera la fin de semaine prochaine. Même si notre famille au Mexique nous manque toujours, nous nous sentons maintenant comme à la maison et nous nous réjouissons de grandir ici de toutes les manières possibles.