Foire aux questions sur les emballages alimentaires

 

Nous fréquentons tous et toutes ce lieu : l’épicerie. Certains n’y vont qu’une fois par semaine en espérant ne pas avoir à y retourner. Pour d’autres, c’est un rendez-vous quotidien! Peu importe nos habitudes d’achat et la fréquence de nos visites, dès que nous franchissons les portes, nous savons que nous aurons des dizaines de décisions à prendre. Si le choix de l’emballage ne faisait pas partie de vos critères jusqu’à présent, après la lecture de cet article, ce sera chose du passé puisqu’à l’occasion de la 22e Semaine québécoise de réduction des déchets, Cascades vous encourage à développer ce nouveau réflexe : l’analyse des emballages. Pour rendre le tout plus concret, nous avons accompagné deux employés, Gabriel Arguin, conseiller en environnement, et Marie-Eve Chapdelaine, directrice du développement durable, dans leurs emplettes et leurs réflexions. 

Impliqués en gestion des matières résiduelles au boulot comme dans leur vie personnelle, l’expression « 3RVE » (pour réduire, réemployer, recycler, valoriser, enfouir) fait partie de leur jargon mutuel.     

Leur réalité géographique : ils n’ont pas d’épicerie en vrac ou zéro déchet à proximité, ils fréquentent les marchés publics, notamment celui mis en place par Cascades pour ses employé(e)s et la communauté de Kingsey Falls, et ils ont un petit potager à la maison. Armés de leurs sacs réutilisables, ils font leur entrée à l’épicerie.   



Les tomates

Cinq options se présentent à eux : en vrac à l’unité, en vrac en grappe, en grappe dans un sac de plastique, dans un contenant en plastique de type coquille (avec couvercle) ou dans un contenant en plastique recouvert d’un film plastique.  

 

Gabriel : Gabriel : Évidemment, je privilégie les tomates en vrac afin d’éviter de gérer un emballage en fin de vie. Je priorise également les tomates de saison disponibles à mon marché public. Elles se conservent plus longtemps, car elles sont plus fraîches. Par contre, pour des besoins ponctuels hors saison, j’opte parfois pour des tomates cerises dont l’emballage est une coquille trouée. À l’approche de la saison des semis, la réutilisation de ces emballages permet d’avoir des contenants idéaux pour les démarrer. En cas de trop-plein, les emballages se recyclent plus facilement. 

 

Marie-Eve : Idem pour moi. Pour les tomates cerises, j’avoue avoir eu un questionnement entre les coquilles et les contenants avec le film. Ceux avec un film permettent de réduire la quantité de plastique parce qu’il remplace le couvercle. Par contre, je sais que le film va à la poubelle (c’est un plastique flexible, mais il ne s’étire pas). La question se pose : opter pour un emballage avec plus de plastique mais qui est recyclable ou un emballage avec moins de plastique mais un film jetable? J’opte pour réduire ce qui va ultimement à la poubelle, donc mon choix : la barquette avec un couvercle.   



Les clémentines

Trois options se présentent à eux : dans une caisse en bois, dans une caisse en carton ou dans un filet.  

 

Gabriel : Pour les clémentines, j’apprécie particulièrement la nouvelle boite de carton qui vient généralement avec un dessus protecteur en carton. Dans le cas de la caisse en bois, ni la caisse ni le filet protecteur ne sont acceptés par le centre de tri. Par contre, la caisse de bois peut être réutilisée comme solution pour organiser un atelier, une remise ou un garage.   
  
Marie-Eve :
 D’autres utilisent les caisses en bois plutôt que le bois d’allumage pour partir des feux. N’en demeure pas moins que le bois pur ne devrait pas être utilisé pour fabriquer des emballages à usage unique.  



Le lait

Six options se présentent à eux : trois poches dans un sac, en carton pignon avec un bec verseur, en carton pignon avec un bouchon verseur, en cruchon de plastique, en bouteille de plastique ou en verre consigné.  

 

Gabriel : Celle-ci est délicate. Avec ma famille qui s’est agrandie, la consommation de lait s’est accrue. Auparavant, j’optais pour le carton avec pignon et un bec verseur, mais pour réduire les coûts, nous achetons maintenant le format de quatre litres en sac de plastique, bien qu’il ne soit pas recyclé... Par contre, nous réutilisons les sacs de lait pour des sacs tout usage (collation, congélation, etc.)!   
   

Marie-Eve :  Pour combler les besoins d’une famille de cinq, j’opte aussi pour des poches de lait. De mon côté, je ne réutilise pas les sacs; j’en ai déjà suffisamment qui servent pour la conservation ou la congélation. En plus, je les lave! Je réutilise aussi l’emballage des poches de lait, tout comme celui des céréales et de croustilles, comme sac à poubelle ou sac tout-usage. Nous n’achetons donc jamais de sacs à poubelle.  



Les légumes non frais

Trois options se présentent à eux : congelés dans un sac souple, congelés dans un sac de type stand up ou en conserve.  

 

Gabriel : Ce n’est pas si simple! Sans doute qu’une analyse de cycle de vie pourrait mieux trancher sur l’option la plus écoresponsable. De mon côté, je privilégie les emballages plastiques souples, car ils contiennent plus de légumes. J’évite ainsi le suremballage, en plus d’avoir une plus grosse portion. Je pense que malgré que l’aluminium des conserves soit recyclable à l’infini, une grande quantité d’énergie est nécessaire pour le recycler. Le bilan carbone doit sûrement être à l’avantage du surgelé, à condition de ne pas gaspiller le contenu de l’emballage en raison d’une période trop longue dans le congélateur.   
  
Marie-Eve : La plupart du temps, je choisis les légumes congelés dans des sacs souples. Ces sacs qui s’étirent peuvent être rassemblés dans un sac de sacs et ensuite être déposés dans le bac de récupération (au Canada). Ce n’est pas le cas des sacs de type stand up.       

 



Quel est votre truc pour moins gaspiller?

Marie-Eve :  Marie-Eve : Aller à l’épicerie souvent. Il y a eu une époque, par contrainte de temps ou pour limiter nos déplacements, où nous faisions une grosse épicerie et nous remplissions le frigo. Il était tellement plein que nous voyions mal son contenu et nous oubliions des choses. Nous préférons maintenant faire de plus petites épiceries, plus souvent. 

   

Gabriel : Faire l’épicerie avec une liste et faire une gestion serrée de l’inventaire du frigo. Nous nous sommes récemment procuré une machine à sceller sous vide et nous l’apprécions particulièrement. Son utilisation occasionne beaucoup moins de pertes pour tout ce qui va dans le congélateur. Il faut néanmoins tenir un inventaire serré de ce que nous avons.   



Quel emballage boudez-vous?

Gabriel : Les sachets de compotes/purées qui sont dans des emballages multicouches composés de plastique et d’aluminium munis d’un petit bouchon. Nos garçons les réclament. Ils sont malheureusement rapides et pratiques alors oui, mea culpa, ces emballages sont générés dans notre foyer…   

Marie-Eve : Oh, il y en a plusieurs! Je n’achète pas de fromage de type Ficello. J’ai l’impression d’acheter plus de plastique que de fromage. Idem pour les yogourts à boire, surtout ceux mis en paquets. Je n’achète pas de biscuits qui sont emballés en petits formats (ex. six paquets dans une boite). De manière générale, les biscuits, c’est difficile car ils viennent dans un plateau, qui lui est emballé dans une pellicule et mis dans un autre emballage, soit en plastique soit en carton. À part le carton, la plupart des emballages ne sont pas recyclables.   


  

 

L’important est de prendre conscience des articles que nous achetons, de leur emballage et de leur composition. Il est primordial de limiter le suremballage, mais nous devons également penser à la salubrité des aliments, comme c'est le cas pour les bonbons d’Halloween, par exemple, de même que les limitations personnelles de chacun et chacune d'entre nous qui font en sorte que nous privilégions un produit plutôt qu'un autre. Une personne peut notamment trouver qu’un produit convient mieux à ses besoins puisqu’il est déjà coupé, cuit ou en rabais, sans considérer l'emballage. Idéalement, faisons un effort collectif en privilégiant les emballages qui se recyclent. Sachez que bien souvent, une alternative plus respectueuse de la planète existe.

  

Cet article se veut ludique et informatif. Les décisions de nos deux employés sont basées sur leur jugement et leurs connaissances en gestion des matières résiduelles. Ils ont appliqué les principes des 3RVE (réduire, réemployer, recycler, valoriser, enfouir) et ont pris des décisions selon leur réalité respective.